Panmela Castro la graffeuse brésilienne en Interview

Panmela Castro la graffeuse brésilienne dans le top 150 des femmes les plus influentes au monde.

Pouvez-vous vous présenter ?
PANMELA CASTRO, graffeuse « Carioca »(habitant de Rio)

Comment une personne passe des « Beaux-arts » au graffiti dans la rue ?
PANMELA CASTRO : Il n’y a pas eu de passage des « Beaux-arts » au graffiti de rue.
Mon nom de graffeuse « ANARKIA » vient de l’époque où mon nom a été révélé par les graffitis féminins de Rio de Janeiro, comme enregistré dans le film « Luz, Câmera, pichaçào ».
Dans ce cas, il y a eu un passage de la rue vers l’académie et cela pour une nécessité de comprendre la production des arts.

panmela castro 4Comme se situe le graffiti au Brésil ?
PANMELA CASTRO : En pleine croissance fulgurante et curieusement avec l’appui des différentes institutions.

Le fait que le graffiti ne soit plus considéré comme un crime depuis 2009 a-t-il changé quelque chose ?
PANMELA CASTRO : La loi ne change pas la pratique, mais la façon dont les personnes voient le graffiti.
Elle vient montrer que le graff doit être valorisé et appuyé comme de l’art.

Quelle est la réaction de ceux qui passent et qui voient vos graffitis ?
PANMELA CASTRO : La réaction ainsi que l’interprétation est personnelle. Chaque être dialogue avec la peinture d’une manière unique.

Est ce difficile d’être une femme dans ce milieu du graffiti ?
PANMELA CASTRO : Aujourd’hui, pour moi, non. Depuis plus de 10 ans, à partir de l’époque des graffitis, j’ai construis une aisance qui permet de me protéger contre tout et surtout contre tous types de préjugés.
Mais dans l’ensemble oui, pour la femme, malgré l’infime minorité, aujourd’hui il y a encore beaucoup de différences dans la fréquentation des rues.

Qu’est ce qui vous a amené à appuyer une cause comme les violences domestiques contre les femmes ?
PANMELA CASTRO : Personnellement…avoir un fantôme du passé et aussi la motivation pour que d’autres femmes ne subissent pas par les mêmes expériences négatives que j’ai vécue.
D’une manière générale, une raison qui devrait motiver tout le monde, est de savoir que toutes les 2 heures une femme meurt car elle est une femme et surtout…que ses assassins sont des personnes connues et qui vivent dans la même maison.

panmela castro

Quels sont les autres thèmes/causes que vous appuyez ?
PANMELA CASTRO : Les droits des femmes en général. De la violence contre les femmes à la discrimination de l’avortement.

Quelle a été votre réaction, qu’avez-vous ressentie quand vous avez été citée dans la liste des « 150 femmes qui font bouger le monde » par le journal « Newsweek » ?
NewsweekLogo-1 [Converted]PANMELA CASTRO : En 2012, le fameux journal Newsweek m’a mis dans une des ses listes, celle des femmes qui font bouger le monde. Pour le Brésil, seule figurait sur la liste ma présidente DILMA ROUSSEFF et moi-même.
J’ai été élue l’une des femmes les plus influentes au monde comme formatrice d’opinion et pour l’utilisation de sa méthodologie pour le droits des femmes.
Il est intéressant de comprendre comment j’ai pu en arriver là avec un art qui, il y a quelques temps en arrière, était considéré exclusivement comme du vandalisme.
J’ai déjà gagné 2 autres prix internationaux pour le développement et l’application en méthodologie de la défense des femmes :

  • Le « Vital Voices Global Leadership Award” à Washington en 2010
  • Le “OVF Award” à NY en 2012.

Faites vous des représentations dans plusieurs pays pour communiquer vos messages ?
PANMELA CASTRO : Je vais là où les portes sont ouvertes et là où il existe quelqu’un d’intéressé.

Dans quel pays aimeriez-vous aller ?
PANMELA CASTRO : J’ai des amis au Pakistan, en Russie, au Congo et j’espère un jour pouvoir aller leur rendre visite.

Comment fonctionne ton association « Nami Rede Feminista de Arte Urbana » ?
PANMELA CASTRO : La principale activité de « RED NAMI » est la réalisation d’ateliers avec comme thème le graffiti. Donnant des cours d’art depuis 1998, j’ai développé la méthode de la « Rede » où le graffiti est utilisé comme moyen de communication et dans le cas de « Nami », pour parler sur les droits des femmes, l’égalité des sexes et promouvoir la loi « Maria da Penha e o disque 180 »

L’histoire de la loi Maria da Penha
La loi Marinha da Penha a reçu ce nom en hommage à la bio-pharmacienne Maria da ¨Penha Maia Fernades de l’Etat du Ceara, qui, aux côtés d’organisations de la société civile et d’entités internationales, a lutté pendant plus de 20 ans pour amener le Brésil à approuver une loi contre la violence domestique.
Maria da Penha fut victime de violences pendant la période où elle était mariée à l’ex-professeur universitaire, Marco Antônio Heredia Viveiros, lequel, en 1983 lui tira une balle qui provoqua une paralysie des jambes l’obligeant à utiliser une chaise roulante. Heredia assuma le crime disant que son action avait été la conséquence d’une agression.
Après être sortie de l’hôpital, Maria da Penha retourna chez elle et les agressions reprirent jusqu’à ce que son mari fasse une tentative d’électrocution dans la douche, agression qui la conduisit à rechercher de l’aide. En 1984, commença un combat visant à punir Heredia qui, en 1996, fut condamné mais ne passa que deux ans en prison [4] .
Estimant que la justice n’avait pas fait son travail, Maria da Penha , conjointement avec le Centre pour la Justice selon le Droit International (CEJIL) et le Comité Latino-Américain de Défense des droits de la Femme (CLADEM), dénonça cette décision auprès de la Commission Interaméricaine des Droits humains de l’Organisation des Etats Américains (OEA).
L’OEA condamna le Brésil pour omission et négligence en matière de violence domestique et recommanda au pays de créer une législation spécifique.
En 2006, suite à de nombreuses discussions entre des ONGs, le mouvement féministe et le Gouvernement Fédéral, la loi fut approuvée par le Congrès national.
Source : http://www.autresbresils.net/articles/article/la-loi-maria-da-penha-pourra-etre

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PANMELA CASTRO : Moi et mes filles de la RED NAMI nous avons visité des écoles et des communautés pour parler avec des garçons et des filles sur ces questions. Le plus important est que ces discussions ne sont pas seulement faites pour informer sur les lois et sur nos droits mais qu’elles aient comme finalité principale de changer la manière de penser des personnes sur les femmes dans la ville.
En plus des ateliers, nous faisons du théâtre, du football et nous peignons des murs toujours avec le même thème des droits des femmes.
En 2011 nous avons crée l’agence NAMI GRAFFITI qui forme et insère dans le marché des femmes artistes, comme un projet de génération de revenus pour ces femmes et pour l’autonomie de la « Rede »
A travers l’agence, nous recevons des commandes d’entreprises, des fresques de moyennes et grandes tailles, où le graffiti sert à résoudre des problèmes.
Par exemple, beaucoup d’entreprise possède un secteur d’égalité des sexes où sont réalisés beaucoup de conférences. Au lieu de conférences ennuyeuses, ils embauchent notre agence NAMI GRAFFITI pour réaliser des fresques de graffitis avec leurs employés qui débattent sur ce thème d’une manière amusante.

 

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