Interview du rappeur Medouze suite à la sortie de son album « Talent Brut »

medouze album talent brut rap hip hop dee nasty
medouze album talent brut rap hip hop dee nasty

Interview du rappeur Médouze suite à la sortie de son album « Talent Brut ».

Peux tu te présenter

MEDOUZE, auteur, compositeur, interprète et producteur !

J’ai commencé le rap en 1993 avec un 1er groupe qui s’appelait IDO (Issus De l’Ombre).

Avec ce groupe on a fait plus de scènes que de projets concrets !

Par le biais de nos scènes on a fait la connaissance de Dj Noise et de l’un de ses frères qui rappait aussi.

De là est né le Collectif Nés Grillés, on a sorti une K7 appelé les 7 péchés capitaux. Toutes les musiques ont été produites par JUJU et, nous, on rappait dessus avec d’autres rappeurs de l’époque.

Pour ma part je n’ai pas été très présent sur cette K7 car à l’époque j’étais peu là pendant l’enregistrement de ce projet avec le groupe. Je pense qu’a cette période j’aspirais déjà à un parcours en solo.

Peux tu nous parler de ton implication dans la culture hip-hop

En effet je pense être plutôt impliqué dans cette culture car je suis de cette génération qui a connu le hip-hop de loin car j’étais plus jeune que les anciens qui l’ont amené en France et à la télévision.

J’ai découvert le hip-hop par les médias avec l’émission présentée par Sidney !

J’ai une certaine attache avec le hip-hop. J’ai commencé par la danse comme beaucoup, mais à un moment donné il a fallu que je fasse un choix, la danse ou l’écriture ? Donc le rap a été mon choix définitif !

Impliqué, je le suis à ma manière. J’ai donné des cours d’écriture dans quelques MJC avec des jeunes qui souhaitaient rappel, ou tout simplement écrire pour s’exprimer.

Comment on passe d’une passion, d’un hobby à une vraie volonté de produire quelque chose ?

Je pense que pour produire un projet, aller en studio, s’enregistrer, mixer, mastériser un album ou quel qu’il soit, il faut être véritablement porté par une passion ! Surtout quand on est en total auto production.

Je préfère ce mot à indépendant car indépendant ça veut plus trop dire grand-chose à mon regard. Beaucoup de rappeurs se proclament en indé mais ne le sont pas totalement !

Moi je le suis à 100 % !

Pour produire son disque dans des conditions ou tu ne sais pas vraiment où tu vas aller, il faut être passionné ou fou lol .

Tout ça a un certain coût, donc tu mises et au final tu n’es pas du tout sûr de retomber sur tes pieds.

Un petit mot sur ton 3ème album, quelle est la ligne conductrice de cet album ?

Déjà ce n’est pas un album, du moins pas encore, TALENT BRUT est juste un 5 titres.

En faisant ça, j’ai voulu revenir un peu à la base de ma discographie perso, à savoir qu’en 2001 j’ai sorti mon 1er disque qui s’appelait « Je m’introduis ».

Je l’ai réalisé de façon spontanée sans trop me dire je vais faire ça, ou suivre ça.

En fait j’ai sélectionné les musiques chez des beatmakers, en écoutant et en choisissant les musiques. De là me sont venus les thèmes que j’ai abordés dans ce projet.

Pour les 2 et seuls invités du disque, ce sont à la base des gens que j’ai fréquentés à cette époque, d’où l’invitation sur TALENT BRUT : Doudou Masta sur le titre « Paroles d’or » et Alino sur « les oubliés ».

Quelles sont tes sources d’inspiration ?

Mon inspiration me vient de tout ce que je peux voir et écouter.

Sur un titre comme les Oubliés je parle plus particulièrement de la Martinique car pour y être retourné en 2009 après une longue absence de plus de 10 années, ça ma un peu bouleversé émotionnellement. J’ai pu constater qu’il y a un décalage avec les jolies cartes postales qu’on veut bien montrer et les bidonvilles de Fort de France. Bon ce n’est pas non plus la catastrophe mais on voit bien qu’il y a un décalage entre les conditions de vie là-bas et ici !

La Martinique est une île française mais ne bénéficie pas de certaines choses. Les prix des produits exportés sont excessivement chers, pas d’emplois, la drogue dure fait beaucoup de ravages, et je crois que j’ai jamais vu autant de S.D.F dormir à même le sol qu’ailleurs, tout ça m’a donné envie d’écrire ce titre.

Moi pour la Martinique et Alino pour Haïti.

J’aime la France, j’aime la Martinique, je vis en banlieue parisienne et maintenant j’essaie d’aller en Martinique.

Plus souvent pour essayer de développer des choses là-bas.

Comment réagis tu quand tu vois que ton morceau « Faux Calme » marche plutôt bien sur internet ?

Oui ça fait plaisir de voir que ton travail plaît aux gens, au public même si ça reste encore peu. Je pense que dans ce titre pas mal de gens se retrouvent, en fait ce sont les retours que j’ai pu avoir. C’est un clip apaisant, les images sont plutôt pas mal, les paroles positives donc oui ça parle !

Après ce n’est pas non plus le big buzz avec des vues phénoménales lol !!!

Mais pour moi les chiffres des compteurs ne sont pas représentatifs de la qualité de ton travail ! Beaucoup de clips sont très bien réalisés mais peu promotionné donc forcement peu vu.

Quelles sont les difficultés que tu rencontres pour mettre en avant ton album?

L’indépendance c’est bien car tu as la liberté artistique ! Tu peux aborder tous les thèmes que tu désires etc. Mais en effet il y a une barrière qu’on ne peut pas forcément franchir, celle de la promotion. Quand tu fais le choix de sortir de ta chambre et de faire connaître ta musique aux autres, là c’est plus pareil !!!

C’est une des premières difficultés qu’un groupe peut rencontrer, tu ne peux pas rivaliser avec des maisons de disques qui vont te sortir des subventions colossales pour promotionner un disque.

En fait l’argent est la 1ère difficulté car certains médias « réputés » demandent de payer pour apparaître dans leurs sites et j’en passe. Encore un exemple, j’ai proposé TALENT BRUT à 2 distributeurs, un a refusé et l’autre a mis plusieurs semaines à réfléchir en me disant que le disque était bien ficelé mais qu’il n’acceptait pas de collaborer car ils n’étaient pas certains de bien gérer le produit.

À ce tarif-là ça devient compliqué de faire de la musique…

Arrives tu à vivre de ton art ?

Non je n’arrive pas à vivre de ma musique ! Mais concrètement je la fais vivre donc ça va encore 😉

Un petit mot sur Dj Dee Nasty qui t’accompagne ?

DEE NASTY quand je prononce son nom j’ai toujours un grand sourire

Mais j’ai une part de tristesse aussi quelque part mais cela reste du privé donc je n’en parlerais pas, du moins pas pour le moment, un jour peut être..

Collaboré avec une personne comme DEE NASTY est un grand honneur, c’est une légende de la musique et pas seulement du hip-hop ! Il a apporté beaucoup à cette culture en France et m’a apporté beaucoup personnellement, pas seulement musicalement mais humainement aussi.

Je peux d’ores et déjà t’annoncer que notre album en commun est fin terminé !

Il va s’appeler « CHANGER LA DONNE« , DEE NASTY à produit toutes les musiques et moi j’ai réalisé, écris les paroles, toujours avec quelques invités des 4 coins de l’Europe mais aussi de Paris.

On espère faire pas mal de scène avec cette Album car le live est notre lieu favori, un rappeur, un DEEJAY

Et c’est parti…

Quelles sont les prochaines dates importantes pour toi ?

Ça va être assez compliqué de te répondre en termes de dates précises !

En tout cas,  j’espère que cette année sera fructueuse en musique et en live.

C’est une des difficultés de l’indépendance, c’est que l’on ne peut pas trop prévoir à l’avance.

Mais pour se tenir au courant il suffit de suivre sur les réseaux sociaux etc.

Quelque chose à rajouter ?

Merci à cultures urbaines.fr pour le soutien de la musique hip-hop

Merci de donner la parole aux artistes.

Et merci à ceux qui apprécient notre musique.

Restez à l’écoute on arrive avec du gros son.

MEDOUZE//DEE NASTY//CHANGE LA DONNE

TALENT BRUT

Merci à vous

MEDOUZE

Page fb : https://www.facebook.com/Medouze-52953227945/?fref=ts

Retrouvez l’actualité du rap sur cultures urbaines .Fr