A MOMENTARY LAPSE OF RIDING : vidéo réalisée par Christian VAN HANJA et avec Viki GOMEZ

A MOMENTARY LAPSE OF RIDING : vidéo réalisée par Christian VAN HANJA et avec Viki GOMEZ

 

Superbe vidéo de BMW FLAT avec VIKI GOMEZ filmée avec 75 caméras 4K afin de rendre un effet bullet time.

A MOMENTARY LAPSE OF RIDING

 

Réalisateur : CHRISTIAN VAN HANJA

Pouvez vous vous présenter
CHRISTIAN VAN HANJA, Photographe et réalisateur, ancien rider de BMX.

En quoi consiste la vidéo A MOMENTARY LAPSE OF RIDING
CHRISTIAN VAN HANJA : C’est avant tout une preuve de concept car comme toute chose extrêmement technique, c’est très dur à décrire par des mots…
Nous savions que nous maitrisions ces techniques séparément mais nous n’avions jamais eu l’occasion de toutes les marier ensemble.
Ce sont des budgets qui sont rares même sur des publicités TV. Et d’autre part, depuis ma plus tendre enfance, en tant que rider d’abord et en tant que photographe puis réalisateur par la suite, j’ai toujours ressenti la frustration de ne pas pouvoir partager ou faire ressentir aux non-initiés ce que je ressens quand je vois ou fait du BMX. Ce film est vraiment ce qui se passe dans ma tête quand je fais des photos de BMX.

Comment est venue cette idée ?
CHRISTIAN VAN HANJA : Il y a plus de 10 ans en voyant une petite annonce pour des pièces détachées de voiture, j’ai rencontré Jean Chesneau de la société Propulsion.
Jean est un chef machiniste connu dans le monde du cinéma, de la publicité et de l’institutionnel. Il a un nombre incalculable de tournages à son actif. Nous avons gardé le contact et sympathisé. Puis nous avons commencé à travailler ensemble sur divers projets car nous nous entendions bien. Peu à peu Jean m’a fait confiance et j’ai commencé à lui faire part de mes idées. Il y a 5 ans, DisneyBroadcast s’est intéressé au procédé bullet time. Nous avons commencé nos recherches et réalisé les premiers essais. En suivant un réalisateur de TV, Stéphane Méret, lui a demandé de faire des tests. Jean m’a appelé pour m’en parler car il savait que j’avais l’habitude des boitiers CANON et de leur déclenchement à distance avec les pocket wizzard. Je l’ai rejoint sur les premiers essais qu’il a fait et je suis tombé amoureux du procédé.
Après une quantité délirante de temps passé à comprendre comment améliorer la précision du système, Jean a réussit à faire fonctionner à la perfection une première mouture à 32 caméras avec lequel nous avons tourné des génériques d’émission ensemble et un billboard TV. Mais cette première version à 32 caméras n’était pas totalement satisfaisante pour filmer un sport aussi rapide que du BMX. Jean aimant toujours pousser les choses un peu plus loin, quand je lui ai fait part de mon projet avec VIKI GOMEZ, il a remis le système sur la planche à dessin pour repenser les logiciels et tout le faisceau de câblages pour 75 caméras. Il m’a présenté le Maitre absolu de la Hi-speed qu’est Raoul Rodriguez qui justement avait envie de filmer des sports extrêmes en hi-speed, ainsi que leur troisième associé qui gère le robot de motion control, Franck Stadelmann.
Thierry Pouffary est venu nous aider car en plus d’être l’un des meilleurs technicien caméra, il est aussi un passionné de BMX.
Il manquait un coordinateur de projet pour m’aider à gérer tout ça : Cédric Balor, qui tous les jours gère des projets tournage au sein de l’équipe broadcast du parc Disneyland Paris. Il a bien voulu accepter ce rôle difficile et pénible le temps d’un weekend. Avec cette équipe et un rider comme VIKI GOMEZ, nous avions toutes les chances de notre coté.

Pourquoi un tel niveau de qualité ?
CHRISTIAN VAN HANJA : Le BMX est un milieu où la vidéo et la photo font partie intégrante de la culture. Il y a beaucoup de vidéos de très bon niveau. Certains réalisateurs comme Jean-Charles Pieri cisèlent de véritables court métrages qui n’ont rien à envier à bien des publicités ou séries TV, tant sur le plan artistique que technique.
Et, sans me comparer à lui une seule seconde, on peut rappeler que le réalisateur Spike Jonze photographiait du skate et du BMX avant de devenir un réalisateur de block buster hollywoodien. L’évolution des moyens de tournage a juste accéléré le phénomène et à vraiment permis à plein de gens de se lancer.
Le revers de la médaille c’est qu’il y a une quantité phénoménale de vidéos qui sont produites et au final les bonnes vidéos sont un peu noyées dans beaucoup de simples clips, filmés avec des téléphones. Étant photographe de formation, je voulais absolument retrouver l’esthétique léchée des images de magazine et appliquer les recettes que j’utilise en photo.

Quelques chiffres ?
CHRISTIAN VAN HANJA : 75 caméras Eos 600d,  75 EF 18-55mm, 75 EF 35mm F2.0 , 75 EF 50mm F1,8 soit 225 optiques EF,
5 serveurs Xeon,
18 To de données si on compte les fichiers de travail,
Plus d’un kilomètre de câbles divers,
52 multiprises de courant,
25 kg de peinture noire,
+ de 300 mails,
20 Kw de lumière,
12 pizzas,
800kg de gueuses en acier pour le robot,
La rampe temporelle la plus rapide du film correspond à une vitesse de dépassement d’une caméra virtuelle supérieure à Mach 2

Quel est le matériel utilisé ?
CHRISTIAN VAN HANJA : Les dslr sont des Canon Eos 600d, la camera HI-Speed est une phantom, la caméra master est une Eos 1Dc. Le Rig de bullet Time est entièrement réalisé sur mesure par Propulsion.
L’éclairage est composé de HMI alpha de la société Ciné-lum, mais aussi bien sur de HMI Profoto qui m’ont permis de sculpter la lumière avec les mêmes diffuseurs que j’utilise habituellement sur mes flashs de la marque. Thierry Janois de la société 13-17 a conçu le raid 16 disques qui permet de lire les donnés en temps réel.

Difficile de ne se pas décourager quand on voit le temps que ça a pris ?
CHRISTIAN VAN HANJA : Pas du tout, je sais que quand Jean Chesneau s’attaque à un problème, c’est juste une question de temps et de moyen. Mais je dois avouer que nous avons connu quelques soirées difficiles où nous étions sûrs d’avoir solutionné un problème et ou en fait on en faisait surgir deux autres… Surtout que Jean a une quantité astronomique de travail, il tourne ou prépare un tournage au moins 200 jours par an.

Combien de temps pour réaliser une vidéo comme A MOMENTARY LAPSE OF RIDING ?
CHRISTIAN VAN HANJA : C’est incalculable… car tout est expérimental et ce qui fonctionne avec 25 caméras ne fonctionne plus avec 75. Il y a un nombre phénoménal de choses qui peuvent mal se passer et parfois juste pour une cause aussi stupide que quelqu’un qui marche sur le mauvais câble. Et le résultat final dépend tellement de la post production….
Nous sommes capable refaire un projet dès la semaine prochaine si un client nous le demande.
Une autre donnée importante de temps est la post production. Le Motion designer et Directeur artistique Alexis Huret a fourni la partie Invisible de l’iceberg.
C’est lui qui a réalisé le montage final et tous les habillages d’après de simples ébauches que je lui ai montré. Il fournit un travail colossale de post production pour re-synchroniser une masse colossale de données. Sans son travail, le film ne serait qu’une idée et une suite d’images brutes.
On sous-estime beaucoup l’importance de la création graphique dans un projet comme celui-la. Là aussi je n’imaginais pas me lancer sur un tel projet sans son appui.

Où trouve t-on 75 appareils photo reflex numériques ?
CHRISTIAN VAN HANJA : Chez Propulsion…  mais cela dit ça n’a pas été simple car même Photo-ciné rent n’a pas 75 boitiers en stock et vu le volume il a fallut un peu de temps. Je sais que pour les 35mm ça été vraiment problématique car l’optique étant sur le point d’être remplacé, Canon a dû contacter tous les revendeurs Europe et faire revenir des optiques pour pouvoir nous livrer…

Quelles ont été les principales difficultés pour réaliser cette vidéo ?
CHRISTIAN VAN HANJA : Trouver une date où tout le monde était disponible… tous les membres de l’équipe sont des professionnels reconnus dans leurs milieux et VIKI GOMEZ a un emploi du temps juste hallucinant…
Ensuite, la pression de ne pas les décevoir par manque de préparation. Avec une telle équipe vous ne pouvez pas hésiter, ce sont tous des pros qui attendent des réponses précises à leurs questions.
On ne peut pas arriver le jour du tournage la fleur au fusil. Quand un « petit photographe de BMX » se voit offrir une telle opportunité, il y a un peu de pression.
Je savais que ça pouvais fonctionner mais je ne savais pas si j’en étais capable, car personne ne l’a fait auparavant. Raccorder les movement bullet avec une caméra qui tourne à 300 ou 800 images par seconde, avec un mouvement de robot de motion control et le tout sans perdre de vue la performance du rider est une expérience intense nerveusement…

Il y a eu final 2 minutes de vidéo pour A MOMENTARY LAPSE OF RIDING…Est ce qu’il est prévu d’autres vidéos ?
CHRISTIAN VAN HANJA : Oui bien sur, mais pas tout de suite car refaire la même chose en plus long n’a pas d’intérêt,  Jean a bien d’autres jouets dans sa manche et j’ai quelques idées stupide à essayer avec lui. L’important pour nous était de monter l’incroyable talent de VIKI GOMEZ, pas de réaliser une performance technique. Mais justement l’intérêt de cette technique et de cette écriture filmique est que ça ouvre des portes à pleins d’autres projets dans les sport mécaniques ou la publicité notamment.

Qu’est ce que l’on ressent quand on voit le résultat final ?
CHRISTIAN VAN HANJA : Un soulagement, puis immédiatement une énorme angoisse au moment de le livrer au public car c’est vraiment un projet personnel et non une commande client.

Quels sont les premiers retours « extérieurs » ?
CHRISTIAN VAN HANJA : Je suis sur un petit nuage, car même si il y a quelques projets réalisés ou co-réalisés pour des clients prestigieux dont je suis fier, ce projet me tenait plus spécialement à cœur.
Quand j’en parlais, beaucoup de gens ne comprenais pas de quoi je parlais ou me prenais pour fou… c’est bon d’avoir trouvé l’équipe qui a cru en ce projet et a rendu la chose possible. Beaucoup de gens remercie leur équipe, là ce qui est sûr c’est que je ne crois pas que le film aurait existé sans cette équipe la.

Est ce que cela vous a donné des envies pour d’autres projets ?
CHRISTIAN VAN HANJA : En fait nous sommes déjà sur les nouveau projets, car vu le temps de développement, il est important de continuer à avancer … les possibilités avec cet équipement sont seulement limitées par le budget…et les idées que vous avez.

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Rider :  VIKI GOMEZ

Pouvez vous vous présenter ?
VIKI GOMEZ : Je suis VIKI GOMEZ, je viens de Madrid en Espagne et je vis actuellement au Luxembourg avec mon amie.
Je suis rider BMX FLATLAND, professionnel depuis 2000.
2 fois champion des Euro X Games
Champion du Monde,
3 fois champion de la Red Bull circle of Balance
5 fois champion du FISE
Vainqueur de la Nora Cup comme meilleur rider du monde en 2013
Et toujours motivé pour continuer à gagner !

Qu’est ce que l’on ressent quand on vous propose un tel projet comme A MOMENTARY LAPSE OF RIDING?
VIKI GOMEZ : Si ça avait été quelqu’un d’autre, ça aurait été douteux, mais comme ça venait de Christian, je savais qu’il allait se passer quelque chose de grand…Il sait de quoi il parle.
Quelque fois c’était difficile de comprendre toute la partie technique, mais à partir du moment où je suis arrivé dans le studio, j’ai compris comment tout allait fonctionner.
J’ai beaucoup appris ce jour là !

Qu’est ce que l’on ressent quand on voit le résultat ?
VIKI GOMEZ : Eh bien , c’est très gratifiant ! J’aime le résultat du début jusqu’à la fin !
Je suis très fier, j’en faisais partie.

Qu’est ce qui à été le plus dur pour vous ?
VIKI GOMEZ : Maybe to time the links between the tricks and the tricks with the photos.
Christian et moi somme très perfectionnistes et nous ne passions au tricks suivant que lorsque nous étions content du résultat à 100%.
J’aime qu’il respecte ce coté de ma personnalité, car ce n’est pas toujours commun quand on fait des photos avec d’autres personnes.

Est ce que vous saviez ce que vous vouliez faire ou vous avez improvisé?
VIKI GOMEZ : J’avais un plan complètement différent dans ma tête, mais quand je suis arrivé au studio, je me suis adapté aux circonstances.

Est ce qu’il y a autant de pression quand on filme une telle vidéo que lorsque l’on fait une compétition ?
VIKI GOMEZ : Je n’avais pas de pression, c’était une ambiance détendue.
J’ai apprécié les 8 heures de tournage. J’ai beaucoup appris et j’étais tellement reconnaissant auprès de ces personnes qui étaient là pour shooter mon tricks original.
C’était une grande source de motivation !

Je veux remercier CHRISTIAN VAN HANJA, ART MAGAZINE et toutes les personnes qui ont contribué au fait que ce projet réussisse.