Home Interviews Arts Urbains Deuz nous explique son parcours depuis le graffiti (Interview)

Deuz nous explique son parcours depuis le graffiti (Interview)

Deuz nous explique son parcours depuis le graffiti (Interview)

Comment tu es tombé dans le graff ?
DEUZ : J’ai toujours été bluffé par la virtuosité et le talent des graffeurs. Dès l’adolescence, au milieu des années 90 et alors que j’entamais des études d’arts appliqués, on a monté un crew avec ma bande de potes (EXKUZ, MANIAK,13 AJT) …. le FPC crew, on s’est mis à peindre de manière très maladroite pour faire comme les grands noms du graff. Il n’y avait rien de bien sérieux mais ce qui était important c’était de partager de bons moments. Pour ma part cela m’a permis de développer une identité graphique en tant qu’artiste car à cette époque je m’inspirais beaucoup de la culture graffiti et de ses codes.

Dans la pénombre
DEUZ- Dans la pénombre

A quand la 1ère performance dans la rue ?
DEUZ : On ne peut pas parler de performance, vu la piètre qualité de nos pièces à l’époque mais nos premiers graff datent de 1996.

DEUZ- KRS-ONE

 Un artiste, une personne qui t’a inspiré ?
DEUZ : Je ne peux pas en citer qu’un, c’est impossible.
Sur Marseille, il y avait un crew terrible, les 313, chaque pièce était une explosion rétinienne, il y avait aussi le travail de LOOPING qui me retournait le cerveau. Sur Aix, j’étais très impressionné par le travail de DIRE et ACUZ. Comment ne pas citer les graffeurs parisiens incontournables comme Mode 2, Noe 2, Numéro 6 …
Ce sont tous ces artistes qui m’ont donné envie de graffer à l’époque.
De plus, différents domaines ont été des sources d’inspiration pour moi comme la BD avec Franquin, Bilal ou encore Maëster mais aussi la peinture avec des artistes comme Egon Shiele, Eugène Delacroix ou Picasso.

DEUZ – Sket-ka

 

AUJOURD’HUI

Tu arrives à bien combiner ton « travail » de professeur d’art et ta passion ?
DEUZ : Mon travail de professeur d’arts appliqués est une passion, une passion qui s’enrichit avec la pratique de la peinture ou du dessin et inversement. C’est une chance immense que de pouvoir exercer un métier passionnant et en plus de développer une carrière artistique en parallèle. Dans ce genre de situation, il n’est pas très difficile de combiner et d’alterner entre ces deux passions, je dirais même que c’est épanouissant.

DEUZ – Un bon son brut

La technique que tu préfères ?
DEUZ : Aujourd’hui, je ne me considère pas comme un graffeur, même si j’aime parfois utiliser la bombe et peindre sur des murs, on ne peut raisonnablement pas appeler cela du graff … le graffiti c’est une prise de risque, c’est transgresser les interdits, c’est un état d’esprit … j’ai trop de respect pour ceux qui pratiquent cette activité pour me considérer comme un graffeur.
Mon domaine c’est la peinture et le dessin, à ce titre, j’affectionne tout particulièrement la technique de l’aquarelle, j’utilise souvent le stylo bille et les poscas et donc les bombes aérosols.

DEUZ – Regarder plus haut

Pourquoi s’être fixé sur les portraits ?
DEUZ : Le portrait m’intéresse particulièrement car il s’adresse aux gens, il les interroge, les fascine … Un dialogue tacite s’instaure entre le spectateur et le portrait comme un miroir. Une relation qui peut se transposer entre l’artiste et l’œuvre, car c’est également fascinant pour le peintre de vouloir traduire les expressions et les sentiments d’un portrait. Pour ma part je trouve mon bonheur comme beaucoup de portraitistes dans la volonté et la tentative de retranscrire l’âme du modèle par son regard ou ses expressions, c’est bien plus important à mon sens que la ressemblance pure avec le modèle. Cette quête d’expressivité et de ressenti dans mon travail est très importante et c’est ce qui me passionne.

DEUZ- Muse

Comment trouves tu la scène graffiti marseillaise ?
DEUZ : Pour ce qui est de la scène vandale, elle est très active.
Pour le reste, à Marseille, Il y a beaucoup d’artiste de talent, il y a également beaucoup de graffeurs de talent, mais il n’y a que peu de moyens mis en place pour leur permettre de se développer et leur donner une place bien plus importante dans le monde culturel marseillais. C’est d’autant plus à dommage que Marseille est capitale européenne de la culture en 2013.

DEUZ – Le sage

Et la scène graffiti française ?
DEUZ : C’est une des meilleures en Europe et dans le monde avec des artistes que l’on compte parmi les meilleurs.

DEUZ – Le savoir est une arme

 

Tu as intégré un nouveau crew ?
DEUZ : Oui, j’ai intégré le G crew de kräsh2, il y a 2 ans, où sont représentés les  différents domaines de la culture du hip hop comme le chant, la danse, le graff, les fringues

 

 Que penses-tu des actions comme « Paris Sous Les Bombes » où tu étais présent ?
DEUZ : C’était une très bonne expérience faite de rencontres artistiques, le public a répondu présent et j’en profite pour remercier Clément Duquenne et Make is Art qui en sont à l’origine.
Ce sont des actions importantes qui démocratisent la street culture mais il ne faut pas faire l’amalgame entre le graffiti et l’événement « Paris sous les bombes » qui reste un événement artistique.

DEUZ – Hip hop

 

DEMAIN

 

Quelque chose en particulier à améliorer ?
DEUZ : On évolue toujours en dessin mais ce que je recherche d’avantage c’est de progresser dans la traduction des expressions et la recherche des différents moyens pour y arriver.
Ce travail sur les portraits, je le nourris depuis près de 4 ans maintenant. Ce qui m’intéresse par dessus tout et c’est sur ce point que l’on s’améliore le plus, c’est d’utiliser des techniques différentes afin de donner des perceptions différentes, mon but est « d’offrir » des émotions. C’est cet aspect émotif et l’approche affective que je désire améliorer.
J’essaye également de travailler d’autres styles de représentation du portrait comme la caricature. Il est intéressant de changer de façon contradictoire la manière de représenter le portrait, là, les sentiments sont faussés, on joue avec les perceptions, on traduit le rire alors que le sujet est triste par exemple, c’est un pied de nez à mon approche du portrait classique et dans un sens, ça alimente ma réflexion sur le sujet.

DEUZ – Fury

De nouvelles techniques ou support à essayer ?
DEUZ : Je ne désespère pas d’essayer, un jour, de travailler sur palette graphique, quand je vois ce que cet outil peut donner, je deviens fou. Je suis d’une génération qui n’a pas connu cette technologie et j’ai loupé le coche.
Je voudrai aussi améliorer ma technique à la bombe qui n’est pas terrible.
Ah oui, pratiquer la peinture à l’huile, j’ai tout sous blister, il ne me reste plus qu’à travailler.
Pour le support, j’aimerai travailler sur de très grands formats, de grands murs ….

DEUZ – Joey Starr

Un lieu où tu aimerai graffer ?
DEUZ : Une ville, New-York …
Un lieu, dans la garrigue près de chez moi, sur une citerne d’eau, au son des cigales, avec des odeurs de thym et de romarin ….

DEUZ – Hip hop 2

Un ou des artistes avec lesquels tu aimerais travailler ?
DEUZ : Mes enfants si ils leur vient l’envie de peindre un jour.

DEUZ – Né sous la même étoile

Des expos ?
DEUZ : Plusieurs : Sur Marseille, sur Aix, à Cologne et ailleurs … pour suivre les infos :
https://www.facebook.com/pages/Deuz/85743622298

DEUZ – Métis

Quelque chose à rajouter ?
DEUZ : Une dédicace à mes enfants, ça leur fera plaisir et à tous ceux qui me connaissent.
Peace

DEUZ – Le passé regardant le futur
DEUZ – BIG

 

FACEBOOK : https://www.facebook.com/pages/Deuz/85743622298?fref=ts

CREW G KONCEPT : http://www.gkoncept.com/

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