Rencontre avec le rappeur A2H, « posé paisible » sur la West Coast

interview rap A2H

Quelques jours après un concert au Captain Bar de Vieux Boucau (Landes, le 30 juillet), de bonnes bouffes chez sa tante, avoir foulé le terrain de basket, seul ou entre potes et après avoir arpenté courageusement en canoë avec son crew les eaux fraiches de la rivière Palu, A2H s’exprime, allongé sur la plage, en mode vacances.

L’occasion d’en savoir un peu plus sur le rappeur vadrouilleur éclectique du 77, « un peu caméléon » qui rape qui il est avec sincérité et répond à des questions variées, toujours authentiquement… Et, souvent, le rire en fin de phrase.

(La plupart des questions sont issues des paroles de son dernier album, Libre).

Mise en bouche auditive avec quelques extraits sonores de l’interview sur fond de Summertime :

 

 

– ÂME DE GOSSE –

Rien sur le CV ?

J’ai jamais eu de taff. Je suis parti du lycée assez tôt, je ne suis pas allé jusqu’au bout et je me suis direct lancé à fond dans la musique. J’ai enchainé des petits boulot du style animateur, j’ai jamais eu besoin de CV pour ça, et sinon des petites magouilles pas forcément légales, jusqu’à ce que la musique subvienne à mes besoins ! Du coup j’ai réellement rien sur le CV, j’ai même pas mon bac tu vois ! Rires.

Le même qu’il y a 10 ans ?

Quasiment, ouais.

Dans l’fond tu n’as pas grandi ?  

En fait j’aimerais bien… Mais c’est faux ! Rires.

Faudrait que tu t’assumes un peu plus ?

Faut que j’assume le fait d’avoir des responsabilités. J’ai un label maintenant, une boîte d’édition, y’a des artistes dont je m’occupe en plus de ma carrière perso. J’ai pas le même train de vie qu’il y a 10 ans et je suis beaucoup plus adulte, mais je fais partie des gens qui aimeraient rester de grands enfants ! C’est un peu un fantasme, on essaye de garder des trucs de gosses, on se charrie, on se vanne, on fait les cons…  Mais quand il s’agit de bosser, on n’est plus du tout des gamins.

interview rap A2H

– RAPPORT À L’ESPACE ET AU TEMPS –

T’es posé paisible ?

Là, on est assis sur la plage. Moi je suis dans un espèce de boudin gonflé à l’air qui absorbe ma forme de corps ! J’ai un transat dans la main, (rires) donc ouais, j’suis clairement posé paisible !

Tu te sens bien là où tu passes ?

Là, je suis sur la côte ouest. Ma famille habite ici, ma tante, ma mère, donc je me sens bien. Je me sens bien chez des potes chez qui on passe souvent, au studio, en concert. Je suis souvent à l’aise là où je vais, je ne m’inflige pas d’endroits insupportables.

Ce serait quoi un endroit insupportable ?

Une file d’attente. Rires. C’est particulièrement un endroit insupportable.

Tu sais nager là où tu n’as pas pied ?

J’suis le genre de gars un peu caméléon. Tu peux me lâcher dans une soirée de babos, comme dans un four où on détaille de la C, je saurai trouver mes repères.

Tu es dans le réel ?

Ouais. Je ne raconte jamais de fiction dans mes morceaux, en fait. Que des trucs que j’ai vu, vécu, ou qu’on ma raconté. C’est jamais tiré d’histoires inventées.

Tu as re-réglé ta boussole ?

Y’a une période de ma vie où j’ai fait de la merde, j’ai fait pleins de conneries, j’en suis pas forcément fier. Mais maintenant, j’essaye d’avancer dans la bonne direction.

Tu es plutôt à l’ouest ?

Je suis parfois en décalage avec les gens que je considère comme étant la norme.

Tu rides de minuit à midi ?

Eh ouais ! Quoi qu’en ce moment, ça va,  je suis plutôt bien réglé ! Je me réveille à 9h, je me couche vers 2-3h du matin. Mais ça n’a pas toujours été le cas. J’ai longtemps été à l’envers, un peu moins aujourd’hui.

interview rap A2H

Vous êtes partout ?

Partout ! J’ai des potes qui crapahutent dans l’Amazonie avec un couteau, d’autres qui vendent de la daube, d’autres qui ont fait de la prison, d’autres qui sont maintenant kiné ou médecins, d’autres qui sont aiguilleurs, des blacks, blancs, chinois, cathos, musulmans, chrétiens, des gens biens, des gens mauvais… Je traine avec toutes sortes de personnes qui n’ont rien à voir les unes avec les autres et vu que c’est tous mes potes… Bah on est partout ! 

 

– SPIRITUALITÉ –

Besoin de capter Dieu ?

Je me considère comme étant quelqu’un de croyant, mais je ne sais plus trop en quoi je crois ! Donc du coup, faut un signe là ! Rires. Un genre de signe là, pour me recalibrer, tu vois !

Tu n’as peur que du Tout-Puissant ?

Je suis quelqu’un de croyant à la base, donc je me considère comme petit par rapport à quelque chose de plus grand. J’ai toujours la sensation d’être observé par un genre de Dieu. Par exemple, la dernière fois, je faisais un freestyle avec MV. Dans mon impro, j’ai fait une rime un peu salasse avec la Bible… Je me suis senti comme une merde, comme si quelqu’un me regardait, que je n’aurais pas du.

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Biggie, Snoop, Kendrick dans la tombe ?

La musique, c’est ma passion, c’est ce en quoi je crois et ça implique toutes les personnes que je kiffe, qui m’ont énormément apporté. Je suis les préceptes des gars que j’écoute, c’est comme des genres de prophètes !

Le Diable en costard ?

Ha ! Des tentations. Chaque jour, on est face à des tentations. Rires.

Le diable est sexy ! Moi, je suis facilement engrainable pour les trucs un peu… je dirais pas malsains mais… je suis engrainable, quoi. Moins aujourd’hui, mais je l’ai été. Une jolie meuf, une bonne foncedé, une ride que tu dois pas faire mais que t’as envie de faire… Y’a plein de choses tentantes. Mais faut faire attention, des fois, derrière ces tentations se cache le Mâlin, qui veut nous éloigner de la bonne route ! Rires.

L’espoir est mort ?

Je me pose toujours cette question. Je ne sais pas trop quoi en penser, je suis toujours dans l’interrogation.

 

– RAPPORT AU CORPS –

Sauver ses couilles ?

C’est chaud ! Moi j’porte toujours mes couilles. Rires.

C’est à dire que j’suis pas quelqu’un qui se chie dessus face aux complications. J’ai pas besoin que tout soit bien sécurisé pour me lancer. Donc quand je parle des couilles, je parle de courage, en fait. Mais c’est pas toujours facile par contre, même si tu les portes, de ne pas faire de la merde. C’est dur de sauver ses couilles !

Tu ressembles à quelqu’un d’autre quand tu te regardes dans la glace ?

Là, je parle de quand j’ai des excès de colère : je ne me ressemble pas. On dirait que j’ai un Jnoun. Rires. J’suis pas quelqu’un de très négatif, mais quand je vois rouge, je suis très mauvais, des fois trop. Et très dur à arrêter.

Le bide rempli de grecs ?

On a pris du poids ces dernières années ! Mais c’est un truc que j’vis assez bien, finalement. Je ne vis pas la prise de poids comme quelque chose d’horrible. C’est un constat.

Mais tu penses au kit minceur ?

Ouais, parce que bon, y’a des carcans dans cette société de merde ! Si on ne leur donne pas ce qu’ils veulent, on te fait des réflexions !

Et la cuisine dans tout ça ?

Je suis un grand cuisto ! J’adore cuisiner, mariner des viandes pendant des heures, les faire cuire sur le barbecue… C’est une grande passion ! Rires. J’aime bien la bouffe, ouais, j’kiffe.

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Sauf les fruits ?

Malheureusement, je n’aime pas les fruits. Je déteste ça. C’est con parce que j’aime bien les jus !

(A2H ne supporte même pas de toucher certains fruits).

« J’ai la dalle je vais couper la mangue » ?

Ah ! Là, on est dans quelque chose de bien plus sexuel… Je trouve le fruit beau. Tu vois, c’est plus cool de comparer, par exemple, un vagin à un fruit, qu’à un steak ! Rires. J’ai rien d’autre à répondre à ça. Rires.

L’attitude West Coast ?

J’ai excellé le truc ! J’aime cette nonchalance, le fait de ne pas avoir de problème avec certains codes, que sont la misogynie, le machisme… Pour moi, c’est un état d’esprit. Les meufs qui participent à ça savent avec quelles personnes elles roulent, personne n’est forcé à être dans ces ambiances ! Les ambiances West Side où ça chill, ça fume, ça baise, ça parle de cul assez librement et tout, c’est pas malsain. J’aime pas ce qui est malsain. J’apprécie le fait que ce soit assumé.

T’as du style ?

J’suis un pointu du ouf ! J’suis le roi du style ! Rires.

Nan, j’rigole, j’ai MON style. Après, est ce que j’ai DU style ? J’sais même pas ce que ça veut dire, du style. Comme je le dis dans un morceau, j’suis pas branché ! Je m’en fous moi, j’achète des trucs parce que je les kiffe moi, en fonction de mes références à moi, mes codes à moi. Après y’a des trucs qui sont à la mode que j’aime bien, mais y’a des trucs qui sont à la mode que j’déteste aussi, je vais pas aller les prendre. J’ai MON style on va dire, j’ai pas DU style.

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Tes tatouages ?

J’ai toutes sortes de tatouages. Y’en a un qui représente justement ce truc de « on est partout » : j’ai mis les symboles de toutes les religions des gens que je côtoie. D’autres symboles qui me rappellent des souvenirs, comme la première fois que j’ai fumé un joint. C’était dans une feuille zig-zag, alors je me suis tatoué le bonhomme de zig-zag. C’est un souvenir qui me plait, c’était avec mon cousin.

Là, c’est le chapeau de Full Metal Jacket, « Born To Kill » avec le symbole de la paix à côté. J’aime bien cette contradiction. Je l’ai fait sur une tête de tortue et pas sur une tête de GI, parce qu’on dit souvent que ma mère ressemble à une tortue. C’est une référence que je suis le seul à comprendre, je sais pourquoi je l’ai fait.

Là, c’est une dague Rest In Peace, pour les personnes que j’ai perdues. Là, c’est un proverbe malgache, qui dit que le langage des yeux n’est pas bancal, ou que celui qui parle ouvertement ne peut pas être blâmé. C’est sur l’honnêteté. En gros, c’est toujours mieux de dire la vérité.

Là, c’est un truc pour ne pas se faire posséder par les démons ! Je me suis tatoué un pentacle de protection. Et enfin, j’ai cette espèce de contradiction, entre profiter pleinement de la vie et la mort qui nous attend à la fin du parcours. J’ai quelques têtes Dia de los Muertos sur moi.

Garder ses talons quand on fait l’amour ? Tu aimes ? Elles aiment ?

Ouais, j’aime à fond ! Et toutes les meufs avec qui j’ai fait ça ont toujours tripé à mettre des sous-vêtements sexy ou à garder leurs talons… C’est un trip que j’ai et la plupart des go avec qui j’étais sont rentrées dans le trip. Si on couche ensemble, on fait des trucs qu’on aime tous les deux. Je n’apprécierais pas de ne faire un truc que pour moi, j’aime bien qu’on s’éclate à deux dans le sexe, qu’on prenne tous les deux du plaisir.

Toi tu gardes tes chaussettes ?

Nan ! Totalement pas glamour !

« T’es mon bolide, ma Mercedes » ? Ca ne fait pas un peu femme-objet ? 

Nan, pas du tout ! Tout le monde ne sait pas rider une Mercedes, c’est un objet de valeur, dur à piloter. C’est une image. En fait, faut voir le fait qu’une Mercedes est une voiture chère et de valeur ! Si j’avais dit ‘t’es ma Clio’, là t’aurais pu dire ‘ouais femme objet, je vais te rider, je vais même faire un créneau en accrochant la voiture de derrière’, tu vois ! Rires. Alors qu’une Mercedes, tu fais attention !

Sur les commentaires du clip Summertime (« elle est bonne », « oh le boule » etc.) ?

C’est des gars qui doivent avoir une vie sexuelle pas forcément hyper épanouie et qui fantasment à fond sur les clips et les films. Mais c’est normal, nous on était pareil, quand on voyait des clips de Snoop, on se disait ‘oh elle est trop bonne la meuf’. En vrai, y’a rien de méchant là dedans, ni de misogyne, c’est de société. Je ne dis pas que c’est forcément une bonne chose, mais je ne pense pas que ce soit d’une gravité énorme. Après, si le gars n’a retenu que les fesses de la meuf dans mon clip, c’est dommage, parce que ça allait plus loin que ça. Mais je ne peux pas leur reprocher, y’a quand même une fille qui a des jolies formes, c’est normal qu’ils aient vu ça.

Dans le clip de Summertime, j’ai mis un gars aussi, un jeune beau gosse, torse nu… D’ailleurs, il est plus dénudé et on le voit plus souvent que la meuf ! Pourtant, on ne va remarquer que la meuf. On ne me parle pas du mec, c’est bizarre !

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– LIBERTE –

J’gratte ma life avec minutie, j’suis libre : L’écriture comme une forme de liberté ?

Ouais, à fond. Y’a pleins de trucs que j’ai dit à des gens via des morceaux, que j’ai pas pu leur dire en vrai. A mes parents, mes potes… Ouais.

Tu es libre dans tes écrits ?

Ouais, totalement. D’ailleurs, c’est surement ce qui fait que je n’ai ni un succès de ouf, ni un buzz incroyable : j’ai décidé, des fois, de ne pas corriger des trucs qui passaient pas. J’ai toujours fait ce que je pensais être sincère.

On s’en fout si y’a pas les sous ?

On s’en fout ! On vit dans une société où c’est dur de s’imaginer libre quand t’as pas de sous. J’ai pas envie qu’on oublie que y’a des kiffes et des trucs cools en dehors de l’aspect finances. J’ai pas envie qu’on se dise ‘oh merde, on n’a pas de sous, donc on ne peut pas être heureux’. Je l’ai trop entendu autours de moi.

La dernière phrase de ton album : tu es prisonnier d’un truc ?

Si t’es en couple, t’es prisonnier des codes que le couple t’impose, si t’as des gosses, t’es prisonnier des codes que le fait d’être parent t’impose, si t’as tel ou tel métier, t’es prisonnier des codes de ça… Si t’es banquier, par exemple, qu’un matin t’as mal au bide, que t’as envie d’arriver au taff à midi, au lieu de 9h, bah tu peux pas. J’suis pas sûr que ça change quoi que ce soit, pourtant tu peux pas l’faire. Quand t’es en couple, si t’as envie d’avoir un rapport sexuel avec une autre femme, t’as pas le droit de le faire. Est-ce que ça veut dire que t’aimes moins ta femme ? J’en sais rien. Y’a pleins de codes comme ça, qui emprisonnent.

Les moments où tu te sens libre ?

Quand je fais de la musique, quand on rigole, ou quand on a des discussions avec des gens. On est dans un pays où on a plus ou moins la liberté de dire ce qu’on veut.

Les moments où tu ne te sens pas libre ?

Dès que j’ai à faire à quelque chose d’institutionnel, j’ai l’impression d’être fliqué de partout, que ce soit pour les trucs de papiers, des ASSEDIC, des impôts ou même le médecin, à l’hôpital, tout est ultra normé et tout… Faire ses courses ! J’ai même pas l’impression d’aimer réellement le McDo, le fanta et le coca, mais j’en achète quand même tu vois, alors que j’aime pas ! Rires. Donc du coup, c’est chelou ! Là dessus, j’ai vraiment l’impression qu’on arrive bien à me diriger…

Si la liberté est une quête, toi tu avances ?

Ouais… Mais un pas en avant, trois pas en arrière ! C’est un espèce de tapis roulant : d’un coup il marche dans un sens, d’un coup dans l’autre et toi, t’es au milieu. C’est pas toujours facile, comme quête. Et est-ce que si on est totalement libre, on va réussir à s’en sortir ? J’ai l’impression que quand on est libre, on a tendance à aller tuer son voisin. J’sais pas, un grand débat. Rires.

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– ENGAGEMENT –

Etre une bonne personne avant d’être une personne célèbre ?

J’essaye de ne pas faire de trucs mauvais. De pas nuire au gens, de ne pas mentir, de ne pas voler, de ne pas amener des gens dans une direction qu’ils n’ont pas souhaité… Je ne fais plus de trucs illégaux, j’essaye de ne pas faire de peine aux gens, d’être fidèle quand je suis en couple.

Dégouté des gens engagés ?

Je trouve que les gens engagés, c’est une belle bande de fils de putes. Pour moi, si t’es engagé, t’as pas besoin de le crier. Ceux que je n’aime pas, ce sont ceux qui ont besoin de se faire valoir via leur engagement. Je déteste ça !

Ce que j’aime bien, par exemple, c’est voir un mec comme Kendrick : les journalistes ont mis des mois avant de savoir que le gars fournissait de l’argent aux écoles de Compton pour améliorer la vie scolaire ! Il n’en a jamais parlé à la presse. Voilà un vrai engagement, pour moi. Ca ne sert à rien de te faire 800 pins pour dire ‘yo, j’suis engagé village africain, venez voir ces noirs qui souffrent, moi je les aide’… J’aime les gens qui sont engagés parce qu’au fond d’eux-mêmes ils sont comme ça, plutôt qu’une étiquette défenseur de cause. Et faire la morale en plus ! Je ne supporte pas.

J’ai lu que tu aimerais « élever l’image des noirs et arabes en France » ?

Dans la prochaine tape que j’amène, assez chill, qui parle de vacances, avec comme thèmes le farniente et la beuh, y’a quand même une intro où j’explique que j’vais faire une pause, mais que j’ai des combats, comme la France d’en bas.

Je trouve qu’elle a un potentiel incroyable, qui n’est pas mis en avant et difficile à défendre, aujourd’hui, avec tous les cassos qui tirent la banlieue vers le bas. Moi, j’aimerais tirer la banlieue vers le haut. C’est un combat que j’aimerais amener dans ma musique, mais je ne sais pas trop comment faire. Vu que ce n’est pas une couleur que j’ai amenée jusqu’à présent, ça va peut-être être difficile pour les gens de me prendre au sérieux.

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– LES MOTS DE LA FIN –

Tu dis plus souvent putain ou merde ?

Je dis beaucoup plus souvent ‘incroyable’ ! Et ‘bande d’enfoirés’, c’est mon hymne, on est tous une bande d’enfoirés !

Et j’parle beaucoup de cul. J’suis un peu un beauf… Mais, (rires) un beauf un peu cool ! Rires.

L’interview idéale ?

J’aimerais bien des questions sur un sujet que peu de gens abordent, surement parce qu’ils n’en ont pas les compétences : le beatmaking ! Je produis, je suis musicien, mais personne ne parle jamais vraiment de musique et ça fait chier ! Personne ne parle du processus de fabrication d’une instru, personne ne va dans le truc geek de la production. J’aimerais bien qu’on entre en profondeur sur le taff de studio, pour qu’on voit la différence entre les fomblards et les gens qui font vraiment de la musique. On fait passer des mecs qui sont des grosses merdes en musique pour des musiciens, c’est ouf ! Alors que y’a des beatmakers hyper talentueux ! On ne se rend pas compte du travail d’oreille que c’est ! Personne n’est au courant de comment ça se fait, comment insérer de vrais instruments, comment faire des sonorités trap… Dans la musique, j’ai l’impression que ce dont les gens se foutent le plus, c’est de la musique ! Rires.

Une des pires questions qu’on t’ait posée en interview ?

‘Eh, yo, euh, A2, tu rapes, euh, c’est ton métier, ou c’est juste pour rigoler, ta passion euh euh ?’  

Voilà. Il se reconnaitra.

Et si tu devais interviewer ton public ?

Je leur dirais : Est-ce que vous êtes réellement sérieux quand vous m’envoyez votre drogue en photo sur snapshat ? Ou est-ce que vous avez quand même du second degré quand vous le faites ? Merci.

Rires.

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Photos, Son et Interview : Clotilde Penet Journ’artiste

Site : www.clotildepenet.com

 

Site officiel d’A2H : http://a2h.palace-prod.com/

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